Visite de la petite ville
pittoresque, Szentendre
A moins de 20 km en amont de
Budapest et facilement accessible en voiture et en auobus ou par le
train de banlieu, Szentendre est une bourgade captivante.
Sa
première trace remonte au Ier siècle av. J.-C., sous les Illyriens. A
leur arrivée, les Romains lui donnèrent le nom d’Ulcisia Castra,
élevèrent des fortifications et bâtirent une agglomération civile. Puis
déferlèrent Huns, Lombards et Avars. Les Hongrois qui finirent par
s’établir dans la région durent reconstruir le bourg et l’appelèrent
Szentendre (Sanctus Andreas sur la charte municipale du XIIème siècle)
en l’honneur de saint André, patron d’un monastère voisin.
Les
Serbes, à qui est dû le caractère unique de la ville, firent leur
apparotion au XVème siècle, fuyant devant l’avance de l’armée ottomane
dans les Balkans. Les Turcs ne tardèrent pas à prendre la localité, mais
ils furent chassés de Hongrie à la fin du XVIIème siècle. La lutte n’en
continuait pas moins dans les Balkans. Serbes, Dalmates, Bosniaques,
Albanais et Grecs gagnèrent le Nord, et 800 familles de refugiés
s’installèrent à Szentendre. Ils y prospérèrent grâce au commerce et à
l’artisanat. La foi qui était la leur, aussi bien que les fortunes
qu’ils amassèrent, trouvent un témoignage dans les riches églises
orthodoxes dont ils s’entourèrent.
En plus
de 200 ans, tout ce qui a changé sur la grande place de Szentendre est
son nom. La place Centrale – tel est celui qu’elle
porte désormais – incarne si parfaitement l’esprit du XVIIIème siècle
que l’ensemble a été classé monument historique. La croix de fonte
rococo, dressée au centre de cette place pavée de cailloux, a été érigée
en 1763 par les marchands serbes de la ville reconnaissants de ce que la
peste l’eût épargnée.
Les
clochers de sept églises dominent le profil de Szentendre. Celle de la
place Centrale, un édifice baroque du milieu du XVIIIème siècle doté de
quelques ajouts rococo sur le portail et le befroi, est connue sous le
nom d’église grecque ; officiellement, c’est l’église orthodoxe de
Blagoveštenska. A côté, dans ce qui fut un bâtiment scolaire, le musée
Ferenczy et de ses deux enfants.
L’église
paroissiale catholique, dont un mur porte un ancien cadran solaire, a
été édifiée au moyen âge. Quant à l’église de Belgrade, cathédrale
orthodoxe grecque datant du XVIIIème siècle, elle se distingues par son
iconostase richement sculptée. En tournant le coin, on trouve l’entrée
de la collection d’Art religieux serbe, où ont été rassemblés icônes,
sculptures et manuscrits précieux.
De tous
les musées que possède cette ville d’artistes, celui qui est consacré à
la céramiste Margit Kovács est le plus
fréquenté. Vous y verrez des statuettes de demoiselles aux yeux
écarquillés et de tragiques figures courbées traitées dans un style
immédiatement reconnaissable. En face de l’église paroissiale
catholique, un musée plus petit vibre des couleurs chaudes et gaies des
tableaux de Béla Czóbel, un impressionniste hongrois disparu en 1976 qui
s’installa à Szentendre après avoir beaucoup voyagé.
A
environ 3 km au nord-ouest de la ville, de vieilles maisons typiques
transplantées de la campagne ont été rassemblées au Musée
villageois en plein air (Skanzen). Avec son
église en bois du XVIIIème siècle et ses chaumières blanchies à la
chaux, ce faux village fournit un décor idéal pour les films
historiques.
Le musée
est également désigné sous le nom Skansen, en hommage à celui de
Stockholm, fondé en 1891, premier essai au monde de récréation d’un mode
de vie national. Innovation récente, son pendant de Szentendre ne cesse
de se développer. Les autorités sont fières de leur forge de 1812, de
leur trépigneuse encore plus ancienne et de leurs pressoirs aussi vieux
que rares.
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